Discussions de comptoir

Nous voici en pleine période d’élections, remarquez ne passe-t-on pas d’une élection à l’autre. A peine terminée, déjà commencée…

Nous voici en pleine période d’élections, remarquez ne passe-t-on pas d’une élection à l’autre. A peine terminée, déjà commencée…

Le monde va changer, tout devient possible, surtout l’impossible d’ailleurs.

Un cortège de promesses, parfois de réels projets.

Comment avancer si l’on s’emprisonne dans un système dans lequel il ne faut surtout pas déplaire pour essayer de durer ?

Plaire à tout le monde, telle semble être la devise.

Rester dans le politiquement correct.

Surtout pas de polémique ou seulement volontaire, bien calculée !

Dire ce que l’électeur a envie d’entendre. Aller sur le chemin de la foule.

Tracer la route du populisme en oubliant les leçons de l’Histoire.

Partout cette plaie, en Europe, aux USA et ailleurs, qui « surf » sur les peurs, les angoisses, les inconnus et qui s’étend comme une flaque d’huile, irrémédiablement.

Je suis inquiet. J’ai peur, surtout quand je vois le niveau de la campagne électorale actuelle si éloignée de l’essentiel, à savoir les programmes et les propositions concrètes.

Certes, et heureusement, il reste des femmes et des hommes de bonne volonté, des convaincus, des tenaces, des persévérants, mais combien leur route est difficile et parsemée d’embûches, d’incompréhensions, quelques fois de haine.

La concurrence est dure, tous les coups sont permis dans cette quête du grade.

Pardon du Graal !

Et dans cette course, ce n’est pas forcément le meilleur qui gagne…

Pourquoi cette soif et ce désir du pouvoir ? La réponse est bien sûr dans la question.

Et si c’était par conviction et par souci d’engagement ?

Par devoir envers son pays,

Par envie de faire bouger,

Pour mettre en pratique un travail sur soi,

Pour réaliser un idéal.

Sans doute ne s’agit-il que d’un rêve…

Car s’il est vrai que la majorité des candidats au poste suprême est dans une démarche bien éloignée de la ligne droite, nous nous devons de croire en un avenir meilleur.

Mais point  d’homme providentiel, point de messie. C’est à nous de construire tous ensemble une société qui porte les valeurs que nous défendons et dont une partie sont dans les devises de la République.

Se battre pour la laïcité, fondement du vivre ensemble, n’accepter aucun aménagement, même si prétendu raisonnable, aucune « modernisation », aucun compromis.

Se battre pour la liberté même si ce n’est en réalité que le choix de nos propres chaines.

Il est de notre devoir de nous engager quelque soit notre démarche, car si le travail que nous faisons dans nos loges ne franchit pas la porte du temple, à quoi bon ?

A quoi bon tenter de s’améliorer, faire une démarche intérieure grâce aux autres, par les autres, si c’est pour en garder le fruit, seul, bien caché ?

Ne serions nous pas  dans l’antinomie de la Franc Maçonnerie ?

Prendre du recul, sortir des discussions de comptoir « tous pourris » « la place est bonne » « à quoi bon voter ? »

Précisément commencer par utiliser ce génial outil gagné après tant de bataille et de souffrance :

Glisser son bulletin dans l’urne et exprimer ce qui paraît le meilleur pour tous.

Tous…

                                                                          Guy Lecourt 13 avril 2017