Le 25 novembre : journée pour l’élimination des violences faites aux femmes

Aujourd’hui encore, les violences faites aux femmes constituent les effractions aux droits de l’homme les plus fréquentes dans le monde.

L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté en 1993 la Déclaration sur l’élimination des violences faites à l’égard des femmes.

Elle définit la violence à l’égard des femmes comme tous les “actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée”.

Cette journée prend une dimension particulière en 2021.

Durant cette longue période qui a vu les confinements et autres mesures contraignantes telles que le télétravail ou la limitation des déplacements s’appliquer, les femmes ont payé un lourd tribut à la Covid19.

Les violences qu’elles ont subies ont augmenté dans le cadre des huis clos familiaux mais il n’y a pas que cela. Si la maison est devenue le lieu le plus dangereux pour les femmes, le harcèlement de rue a pris des proportions jamais atteintes jusqu’ici.

Selon des données de l’ONU Femmes publiées fin septembre, le confinement a fait augmenter les plaintes ou appels aux autorités pour des violences domestiques de 30% en France, et 102 féminicides ont été perpétrés en 2021.
En Europe, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a constaté, en avril 2020, une augmentation de 60% des appels d’urgence des femmes victimes de violences entre partenaires.
Aucune mesure préalable n’a été prise et les constats sont implacables.
Cette situation est d’autant plus interpellant que les femmes ont été et sont encore en première ligne dans la lutte contre la propagation de l’épidémie dans les métiers où elles sont surreprésentées : infirmières, aides-soignantes, éducatrices, auxiliaires de vie, auxiliaires de puériculture, enseignantes, caissières etc. La prise en charge des tâches ménagères et éducatives leur incombe encore trop souvent et la charge mentale, l’épuisement, les difficultés psychologiques sont venues s’ajouter à la précarité pour une partie d’entre elles. Je tiens cependant à souligner qu’il n’existe pas de lien entre la précarité et les violences familiales qui sévissent dans tous les milieux sociaux.
Cela peut sembler paradoxal de constater que si la parole des femmes s’est libérée, la violence qu’elles subissent n’a pas diminué.
Dénoncer la violence ne suffit donc pas, que faut-il faire de plus ? Comment lutter contre les effets les plus violents du patriarcat et amener une culture de l’altérité, du respect dans les relations entre femmes et hommes ?
Les mesures de protection en matière de police et de justice sont essentielles mais il faut travailler à un changement radical de mentalité. La honte doit changer de camp car trop souvent encore les femmes victimes de violences ne portent pas plainte car elles ont honte de ce qui leur arrive ou plus difficile encore, au-delà des violences, elles éprouvent de l’amour pour leur bourreau et leur pardonnent quand elles n’estiment pas qu’elles méritent ce qui leur arrive.
Il est urgent d’enseigner l’égalité, le respect et ce dès la toute petite enfance. Toute la société doit se mobiliser, chaque jour et pas uniquement lors de journées de sensibilisation.
La GLMF est paritaire, femmes et hommes s’y côtoient en toute égalité, nous avons un rôle à jouer dans le changement des mentalités. Nous sommes bien placés pour refuser toute discrimination entre femmes et hommes. Une réflexion de fond peut émaner de nos loges, nous pouvons y consacrer du temps, proposer des actions de nature à changer les choses.
Je nous y invite en cette journée particulière afin que les actes suivent les paroles et que les violences faites aux femmes cessent enfin !

 

Christiane Vienne, 23 novembre 2021