Rigueur et bienveillance

Voyager aux côtés de Félix N., un Franc-Maçon qui nous montre que le système maçonnique, nous permet de nous améliorer dans un temps sacré et profane.

Le hasard de la vie

Plus jeune, je ne connaissais pas grand-chose à la Franc-Maçonnerie. J’imaginais des notables qui se réunissaient pour gérer leurs affaires. Mais il y a 15 ans, sur le bureau professionnel d’un ami de famille, une feuille parmi d’autres, a attiré mon attention. Elle laissait apparaitre quelques symboles.

Sensible à ma curiosité, il m’invita à me joindre au diner prévu le week-end suivant avec mes parents et m’indiqua, qu’à cette occasion, nous pourrions en parler. Il était à des kilomètres d’incarner l’image que je pouvais me faire d’un Franc-Maçon. Après de nombreux échanges, la porte du Temple m’a été ouverte à Paris, le 1er avril 2008.

De la Loge à l’Obédience 

Mon implication est allée crescendo. J’ai d’abord eu un fantastique Second Surveillant. Elle m’a donné l’envie de travailler rigoureusement et de donner du temps pour la Loge.

En 2014, un des maitres de mon atelier pour qui j’avais beaucoup d’estime, m’a demandé de faire partie d’une nouvelle aventure : la création d’une Loge. Cette marque de confiance m’a beaucoup touché. Je participais à toutes les réunions préparatoires. Puis un jour, avant l’allumage des feux, sans que je m’y attende, on me proposa d’en devenir le Vénérable Maitre. Je m’y suis beaucoup impliqué et j’ai beaucoup reçu.

La charge de Vénérable nous amène à échanger régulièrement avec l’Obédience. J’ai sympathisé avec de nombreuses personnes. À la suite d’un virage dans ma vie professionnelle qui me laissait organiser mon temps d’une manière différente, je me suis présenté à l’élection au Conseil de l’Ordre (le Conseil d’Administration de l’Obédience). J’ai été élu et les deux Grands Maîtres avec lesquels j’ai travaillé (Edouard Habrant et Christiane Vienne) m’ont fait l’honneur de me confier des responsabilités. Je les ai acceptées, j’ai essayé d’y mettre du cœur et de l’énergie.

S’améliorer 

Je reste persuadé que le travail sur soi nous permet de devenir meilleur. Je crois que la méthode maçonnique appliquée dans notre façon d’être, nous permet de dépasser les conflits qui nous animent. L’utopie que nous portons d’améliorer l’Humanité peut également se transposer sur les problématiques actuelles : de la même manière que nous devons travailler à améliorer l’Homme, nous pouvons travailler à améliorer notre comportement vis-à-vis de la Nature.

La commission Développement Soutenable du Conseil de l’Ordre est d’ailleurs un bel outil. Tous les Francs-Maçons de la GLMF peuvent participer à ses travaux.

Pendant le Vénéralat, nous n’avons pas beaucoup l’occasion de plancher. Ça m’a manqué. Je suis donc content d’aller le faire dans d’autres Loges que la mienne quand on me le demande. Les visites permettent de m’enrichir comme lorsque l’on voyage régulièrement dans un autre pays. Nous apprenons à nous connaitre dans le temps, tout en approfondissant les relations.

Une construction commune

J’ai de nombreux souvenirs. Mais celui que j’affectionne particulièrement, celui que je continue à construire chaque jour, c’est celui que laisse la rencontre avec les Sœurs et Frères, avec des personnes venant de d’autres endroits, d’autres mentalités et avec les salariées de l’Obédience.
C’est la vraie richesse de notre Institution.

Sa beauté prend forme par le respect des pensées et par l’absence de jugement. C’est précisément cette manière d’être qui nous permet de progresser et de partager de sincères émotions, avec des personnes de tous âges ou domaines.

Propos recueillis par Michel Riedel