Voyage d’un littéraire !

Pierre Y. nous dévoile au fil des mots sa vie. Passant par l’Algérie, Paris, Lille et Dunkerque, la littérature qu’il aime tant, lui sert de liant, pour servir la Franc-Maçonnerie.

Vivre pour la littérature

Je suis né en Algérie. Ma famille, favorable à l’indépendance du pays, a été menacée de mort par l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS). C’est dans ce contexte que nous sommes arrivé en région parisienne, en 1961. Mon père était dans le commerce de gros et ma mère institutrice. Pour mes études, j’ai fait hypokhâgne et khâgne avant d’aller à l’université de Paris 3. Avec mon diplôme de littérature française en poche, je suis devenu professeur de lycée dans le nord de la France. En 1981, j’ai obtenu mon Doctorat de lettre et littérature française. Mes recherches étaient sur la littérature de la collaboration avec pour directeur de thèse, un ancien résistant qui s’est battu les armes à la main. Tout au long de mes recherches, j’ai marqué mes valeurs avec un anti-fascisme prononcé. C’est ainsi que je suis devenu professeur à l’université.

Famille et Franc-Maçonnerie

J’appartiens à une famille de Francs-Maçons. Mon grand-père et mes oncles étaient au Grand Orient de France (GODF) en Algérie puis en France. Il n’y avait que mon père qui n’en faisait pas partie. J’ai été approché par trois obédiences avant de rentrer au GODF, par tradition familiale, en janvier 1999. J’avais à cœur de répondre à ma curiosité et de découvrir un nouvel univers. J’ai commencé par aider à la Colonne d’Harmonie. C’est pour moi, un des plus beaux plateaux. Peu valorisé, il est la clef qui donne du rythme à une tenue. Par la suite, j’ai été Second Surveillant et Orateur avant de faire une pause maçonnique.
Quelques années sont passées. J’ai rencontré Christiane, notre Sérénissime Grand Maître qui, à l’époque, était Vénérable Maître d’une Loge Lilloise à la Grande Loge Mixte de France (GLMF). Elle m’a proposé avec le Sérénissime Grand Maître de l’Obédience, de les rejoindre. En 2017, je présentais ma candidature. Depuis, j’éprouve le plaisir d’aider ma loge. J’aime son ambiance et surtout de pouvoir travailler sérieusement sans se prendre au sérieux.

« Le monde qui vient »

Sur « Radio Delta », j’anime la rubrique « le monde qui vient » dans l’émission « Pierres de touche ». Quand j’ai commencé, on m’a dit : « tu as une liberté totale ». Ça m’a tout de suite plu. Par différentes lectures, je tente de décrypter « le monde qui vient » avec sa complexité. J’essaie d’apporter ma modeste contribution par des explications simples au travers de la littérature et de la philosophie.
Cet exercice attise ma curiosité. Ça m’emmène sur différentes pistes de recherches. Ça me pousse à penser, à réfléchir et surtout à me dépasser. À mon sens, il n’y a pas assez de réflexion sur le monde de demain. Nous n’y prêtons pas attention.

Entre passé et avenir

Un de mes plus beaux souvenirs en Franc-Maçonnerie est la célébration du 70e anniversaire de ma loge mère au GODF. Avec les apprentis, nous avions fait de nombreuses recherches dans les archives de l’Obédience. Nous en avions tiré un petit fascicule, présenté dans la soirée. Ce soir-là, nous étions à mi-chemin entre la rencontre du passé et de l’avenir.

L’ouvrage

J’accorde une attention particulière au symbole que l’on retrouve sur le sautoir de l’orateur : l’ouvrage. Au-delà d’être la représentation de ce que je peux être, il symbolise la parole mais aussi la loi qui est fondamentale.

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Propos recueillis par Michel Riedel