Premier prix de violon, de clarinette et d’harmonie, Pierre L. est musicien professionnel. Il est également Franc-maçon. La Franc-Maçonnerie accorde une place privilégiée à la musique présente en loge. Pierre a bien voulu répondre à nos questions.

Quel a été ton parcours pour devenir musicien professionnel ?

La logique importante, à mon sens, c’est d’étudier dans un conservatoire de musique, de suivre les différents cycles afin d’obtenir un excellent niveau technique et musical. La base indispensable, c’est l’apprentissage du solfège qu’il faut maîtriser. Pour ma part, j’ai fait mes études dans un conservatoire national. J’en ai fait mon métier. J’ai encore mon violon d’étude à la maison ainsi que ma clarinette. Au milieu de ma carrière professionnelle, j’ai joué du saxo ténor.

Musique et Franc-Maçonnerie, à ton avis, y a-t-il des similitudes et une certaine spiritualité ?

C’est une certitude. Parmi les musiciens et musiciennes que je connais, plusieurs sont maçons. En musique comme en Franc-Maçonnerie il y a différents cycles et le travail ne s’arrête jamais ; on apprend chaque jour. On apprend de soi-même et des autres. Dans un orchestre, celui qui le dirige et les musiciens sont unis autour de la musique. Il y a une osmose, un égrégore. La créativité artistique et le symbolisme font de la musique un langage de l’émotion. Pour jouer en harmonie avec un instrument et transmettre au plus juste la pensée d’un auteur, tout un chemin initiatique est indispensable. Il faut travailler sur soi pour aller vers les autres sur scène sans peur, pour tout donner, tout partager.

Quels instants forts ont marqué ta vie de musicien et as-tu transmis ta passion à ton fils ?

J’ai eu, à l’Opéra, le bonheur de faire partie de l’orchestre en tant que premier violon. « Don Giovanni », entre autres, a été un grand moment. Aujourd’hui je suis en retraite et avec ma famille, nous aimons beaucoup nous rendre à l’Opéra. Dernièrement, j’ai eu le plaisir de revoir « La flûte enchantée » de Mozart qui est sans doute le plus illustre des musiciens Franc-maçon. Quant à mon fils, il chante faux ! Mais il a de l’oreille. Par contre, il est mélomane, il aime beaucoup lire, il s’intéresse à l’histoire de la musique, il garde précieusement mes diplômes et concours. Ce qui me fait plaisir, c’est qu’il devrait entrer prochainement en Franc-Maçonnerie. Certes, il a l’exemple de son père mais aussi celui de son épouse qui est à la GLMF.

Propos recueillis par Nicole Guignard