Un romancier pas comme les autres !

Hubert de Maximy est un romancier passionnant et passionné. Il revient avec humilité sur son enfance heureuse, une partie de ses études ennuyeuses et son parcours d’écrivain. Au fil des mots, il nous fait découvrir subtilement son parcours et sa vision maçonnique.

Une gêne

Je suis né en 1944, dans une famille dauphinoise. Mon père était un aristo fauché et ma mère la fille d’un industriel de la dentelle. Dans la tradition catholique, mes parents très amoureux ont eu 9 enfants. Mon enfance était merveilleuse malgré la gêne de notre situation qui n’était pas extraordinaire. Mais ça m’a permis d’être à l’aise dans tous les milieux.
Mon père a pris sa retraite à mes 19 ans. Il ne touchait pas une grosse somme malgré le fait qu’il ait énormément travaillé. Alors mon frère et moi, encore étudiants, nous sommes débrouillés pour qu’il puisse profiter de son temps plus sereinement.
J’ai fait des études pénibles en Science-Economique. Une manière de compenser le bonheur vécu pendant mon enfance. Ma maitrise en poche, j’ai été recruté par la compagnie Bull devenue General Electric. J’en suis parti au bout d’une journée. Je me suis inscrit à Dauphine et c’est en faisant une thèse que j’ai commencé à écrire un premier roman. Je ne l’ai jamais terminé, mais j’avais attrapé le virus.
Après mes études, j’ai géré trois PME avant de créer une société de production dans laquelle j’ai réalisé quelques 200 films. Tous les deux mois, je devenais expert dans un nouveau domaine. C’était passionnant en particulier dans le domaine de la vulgarisation scientifique qui me faisait rencontrer des personnes passionnées de très haut niveau.

Romancier

Père de famille, je ne pouvais qu’écrire le week-end. En 1999, j’ai eu la chance de publier deux livres chez Albin Michel. Depuis, j’en ai fait 20. Mais comme 99% des romanciers n’ayant jamais franchi les limites du succès, je n’ai jamais pu en vivre. Mes livres vivent mais ne me permettent pas d’en vivre. J’ai remporté plusieurs prix littéraires dont le Prix Paul Féval de la Société des Gens de Lettres pour lequel plusieurs de mes concurrents étaient des célèbres.
Pour moi, être romancier est une passion, une ascèse et en même temps un plaisir assez solitaire. Il y a des moments prodigieux lorsque quelque chose de surprenant nait sous ma plume. J’insiste sur le fait que je ne suis pas écrivain mais romancier, c’est-à-dire que j’invente des histoires et ne me raconte pas moi-même. Je ne suis pas Victor Hugo ni à l’opposé un ministre déchu qui publie un livre… écrit par un « Ghost Writer ». J’écris ce que j’aimerais lire, c’est ce qui dope mon plaisir d’écrire.
Le livre qui m’a procuré le plus de plaisir à écrire est « Deux ânes, deux moines et deux putains ». Ce titre vient d’un proverbe provençal du 14e siècle qui dit qu’on ne peut traverser le pont d’Avignon sans croiser deux ânes, deux moines et deux putains. C’est un roman historique picaresque et joyeux. J’ai eu une vraie jouissance à inventer cette histoire quelque peu paillarde.

Demande

Juste avant trente ans, ne supportant pas les grosses boites où j’avais passé quelques années, j’avais créé ma propre entreprise. La situation de petit patron est souvent solitaire. Vers la quarantaine je n’avais plus envie de l’être. À cette époque, j’avais un ami que je soupçonnais d’être Franc-Maçon. Je lui ai fait part de mon intérêt et lui ai demandé si je pouvais le rejoindre car c’était pour moi un moyen de ne plus me sentir seul et de faire de belles rencontres. Il m’a envoyé voir un vieux Maçon qui m’a invité chez lui. Ce dernier m’a expliqué qu’il fallait croire en Dieu. Quand je lui ai dit que je n’y croyais pas, il m’a répondu qu’il suffisait que je fasse semblant. Cette proposition m’ayant fortement déplu, j’ai mis fin à ma démarche.
Puis un jour, le parrain de ma fille a sollicité mon épouse pour y entrer. Je lui ai fait part de mon intérêt personnel. C’est comme ça que les portes du GO m’ont été ouvertes en 1989. Puis, il y a maintenant quatre ans, un ami m’a demandé de le soutenir dans sa création d’une Loge à la GLMF. J’ai accepté.

Ascèse et ouverture

Je trouve en Franc-Maçonnerie une ascèse et une ouverture. Elle montre que si comme toutes les organisations humaines, la Franc-Maçonnerie fait parfois des erreurs, elle sait corriger ses faiblesses et encore progresser. Les rituels ouvrent l’esprit sans être une fin en eux-mêmes.

Création

Un symbole est un objet qui n’amène pas directement à un raisonnement conventionnel, mais ouvre l’esprit et stimule la réflexion. Tout est symbole. Mes altères de gym peuvent en être un. Tout symbole permet des pensées inhabituelles qui mènent à la création. On sort des sentiers battus. Tout système qui engage à regarder à côté apporte des idées nouvelles.

+ d’infos :

Pour découvrir et acheter les livres d’Hubert de Maximy, rendez-vous sur le site de la Fnac (https://www.fnac.com/SearchResult/ResultList.aspx?Search=hubert+de+maximy&sft=1&sa=0)
ou celui de Decitre. (https://www.decitre.fr/rechercher/result?q=hubert+de+maximy)

Propos recueillis par Michel Riedel